Le symbolisme des cheveux dans la culture africaine
Le symbolisme des cheveux dans la culture africaine
La civilisation africaine avait une variété de coiffures différentes et symboliques en raison des traditions tribales. Beaucoup de personnes portent encore des coiffures issues de la culture africaine, qui sont anciennes et inspirantes dans le monde.
Les coiffures en Afrique et chez les Afro-Américains sont en constante évolution, mais profondément ancrées dans un passé commun. En Afrique, la coiffure est souvent l’œuvre d’amis ou de parents de confiance.
Demandez à n’importe quelle femme noire et elle vous dira probablement que sa relation avec ses cheveux est semblable à une histoire d’amour. Qu’il s’agisse des longues heures d’attente au salon de coiffure, de la douleur endurée lors du tressage, ou de la somme d’argent dépensée, les cheveux sont vraiment une obsession. Bien que nous réalisons que d’autres cultures valorisent les cheveux, dans la culture noire, les cheveux sont extrêmement importants et souvent synonymes d’identité. Et de nombreuses personnes, telles que Don King, Bob Marley ou Angela Davis, ont utilisé leurs cheveux comme symbole d’identité pour marquer leur différence.
Dans la culture noire, l’importance et l’entretien des cheveux se situent à un autre niveau. En fait, l’importance des cheveux dans la communauté noire remonte à leurs ancêtres africains. La communauté noir n’a cessé de démontrer sa créativité et son renouvellement en matière de coiffure, notamment chez les hommes (tresses, 360 waves, fade…).
La signification sociale des coiffures dans la culture africaine
Au début du XVe siècle, les cheveux servaient de support de messages dans la plupart des sociétés d’Afrique de l’Ouest. Ces Africains, des citoyens de Mende, Wolof, Yoruba et Mandingue, ont tous été transportés vers le « Nouveau Monde » sur des navires négriers. Au sein de ces communautés, les cheveux indiquaient souvent l’âge, le statut marital, l’identité ethnique, la religion, la richesse et le rang dans la communauté. Les coiffures pouvaient également être utilisées pour identifier une région géographique. Par exemple, dans la culture wolof du Sénégal, les jeunes filles se rasaient partiellement les cheveux pour indiquer qu’elles ne faisaient pas la cour. Et le peuple Karamo du Nigeria, par exemple, était reconnu pour sa coiffure unique (une tête rasée avec une seule touffe de cheveux laissée sur le dessus). De même, les femmes veuves cessaient de s’occuper de leurs cheveux pendant leur période de deuil pour ne pas paraître attirantes aux yeux des autres hommes. Quant aux chefs de communauté, ils arboraient des coiffures élaborées. Et les membres de la royauté portaient souvent un chapeau ou une coiffe, comme symbole de leur stature.
La signification esthétique des coiffures dans la culture africaine
Tout comme la signification sociale des cheveux était importante, leur attrait esthétique l’était tout autant. Selon Sylvia Ardyn Boone, une anthropologue spécialisée dans la culture Mende de Sierre Leone, les communautés d’Afrique de l’Ouest admirent une belle chevelure longue et épaisse chez une femme. Une femme aux cheveux longs et épais représente la force vitale, le pouvoir multiplicateur de la profusion, la prospérité, une « main verte » pour des fermes abondantes et de nombreux enfants en bonne santé. Les cheveux devaient également être soignés, propres et disposés dans un certain style. Ces styles comprenaient, sans s’y limiter, les tresses et autres styles tressés. Les cheveux étaient également ornés d’éléments décoratifs tels que des perles et des cauris.
Signification spirituelle des cheveux dans la culture africaine
Tout comme les cheveux étaient mis en valeur pour des raisons sociales et esthétiques, leur lien spirituel servait également à renforcer leur importance. De nombreux Africains pensaient que les cheveux étaient un moyen de communiquer avec l’Être divin. Selon Mohamed Mbodj, professeur associé d’histoire à l’université de Columbia et originaire de Dakar, au Sénégal, « les cheveux sont le point le plus élevé de votre corps, ce qui signifie qu’ils sont les plus proches du divin ». Par conséquent, beaucoup pensaient que la communication passait par les cheveux. Beaucoup pensaient qu’une seule mèche de cheveux pouvait être utilisée pour jeter des sorts ou infliger des dommages. Cela explique pourquoi les coiffeurs occupaient et occupent toujours des postes importants dans la communauté. Pour ceux qui ne le savent pas, le coiffage et l’entretien des cheveux noirs sont souvent compliqués et prennent beaucoup de temps. Ce temps passé chez le coiffeur entraîne souvent des liens étroits entre celui-ci et le client. Il est important de noter que les cheveux « non coiffés » et non soignés étaient largement invisibles, tout comme les couvre-chefs tels que les foulards ou durag. On peut donc en conclure que les cheveux n’étaient pas destinés à être couverts. L’utilisation des accessoires capillaires destinés à recouvrir les cheveux ont été introduits dans la culture noire premièrement comme une répression de l’expression de l’identité des esclaves noirs déportés, mais ensuite cette règle a été communément adoptée pour en faire un symbole d’expression identitaire très présent de nos jours.
Les effets néfastes de la traite des esclaves
Comme l’a révélé l’étude de l’histoire américaine, la traite des esclaves n’a pas seulement infligé des dommages physiques, mais elle a également laissé des cicatrices émotionnelles et psychologiques. La cicatrice la plus dévastatrice, qui se reflète encore aujourd’hui, est celle infligée à l’image de soi. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la couleur des cheveux et de la peau. Car ils sont tous deux devenus le cadre pour déterminer la race.
Les propriétaires d’esclaves décrivaient souvent les cheveux des Africains comme « laineux », les assimilant ainsi à des animaux. Ces termes, ainsi que d’autres, seront plus tard utilisés pour justifier le traitement inhumain des esclaves. Après des années de répression et après avoir constamment vu ceux qui avaient les « cheveux raides » et la « peau claire » bénéficier de meilleures opportunités, les esclaves ont commencé à intérioriser ces mots.